Romina Lischka est une gambiste d'origine autrichienne installée en Belgique depuis longtemps. Elle a partagé la scène avec le Collegium Vocale et le Ricercar Consort alors qu’elle était encore toute jeune. Depuis, elle s’est fait aussi un nom en tant que soliste, chanteuse de dhrupad et directrice artistique de son ensemble, le Hathor Consort. Découvrez l'interview de l'artiste, et réservez vos tickets pour notre dernier concert (en) poche de la saison!
La viole de gambe est un instrument qui semble peu commun à première vue. Comment avez-vous eu l’idée d’en jouer ?
J’ai d’abord étudié la guitare. J’ai en quelque sorte grandi avec cet instrument : mon père jouait de la guitare pour accompagner ses chants viennois. Mais ma première professeure de guitare jouait également d’un autre instrument : la viole de gambe. À l’âge de treize ans, j’ai eu l’occasion de l’accompagner en Espagne, où elle suivait un stage auprès de Jordi Savall. Pour tout vous dire, j’étais là pour m’occuper de ses enfants mais ce qui m’a surtout intéressée, c’est la viole de gambe (rires). J’ai été réellement charmée par la richesse et la beauté sonore de cet instrument et j’ai donc absolument voulu apprendre à en jouer ! Cet amour pour ses sonorités pénétrantes ne m’a plus quitté.
Après mes études secondaires, j’ai décidé de poursuivre l’apprentissage de la guitare au conservatoire de Vienne, mais j’ai immédiatement compris que ce cursus ne me convenait pas. J’ai donc rapidement intégré la Schola Cantorum à Bâle, qui est l’un des plus grands centres d’étude de la musique ancienne. Je m’y suis plongée dans l’apprentissage de la viole de gambe.
Vous vous produisez avec le Hathor Consort. Pourquoi avez-vous créé cet ensemble ?
J’aime beaucoup la musique pour consort (ensemble d’instruments de la même famille), mais je n’avais pas souvent l’occasion d’en jouer. J’ai donc décidé de monter mon propre consort de violes ! (rires). J’adore jouer ce répertoire, mais dès la création du consort, j’ai tenu à associer à la musique pour cet ensemble d’autres cultures musicales. J’aime que ma musique serve de lieu de rencontre à des cultures qui, sans cette occasion, ne se croiseraient peut-être jamais.
Vos concerts varient constamment. Quel(s) projet(s) spécifique(s) n’avez-vous pas encore réalisé(s) ?
La liste est trop longue pour les citer tous ! J’aimerais me consacrer davantage à des projets interculturels. C’est d’ailleurs précisément la raison pour laquelle je joue de la musique ancienne : j’ai envie de me plonger dans l’histoire, la comprendre et en retirer quelque chose. Ceci ne m’empêche toutefois pas de me poser les questions suivantes : qu’est-ce qui est actuel ? Qu’est-ce qui interpelle les gens ? Je désire raconter une histoire et proposer des concerts qui ont du sens, qui parlent et qui sont source de libération.
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